Vernissage du livre "Cinéma absolu – Avant-garde 1920–1930" de Patrick de Haas

A l’occasion du vernissage du livre Cinéma absolu – Avant-garde 1920–1930 de Patrick de Haas, la Cinémathèque suisse accueille son auteur pour une double projection, accompagnée au piano, le 10 mai à 18h30 au Cinématographe, et suivie d’une discussion. Une proposition de Stéphanie Serra, chercheuse et chargée de cours à l’ECAL et à l’UNIL. Dans ce cadre, Borderline de Kenneth Macpherson (1930) est présenté dans une copie 35mm, tirage direct depuis le négatif original nitrate, tandis qu’Every Day de Hans Richter (ca 1930) a fait l’objet d’une reconstitution numérique en 4K qui permet d’appréhender l’histoire de cette copie. En 2012, la Cinémathèque suisse a en effet redécouvert dans ses archives une boîte portant l’étiquette «Every Day» contenant une bobine nitrate dont les plans, mis bout à bout, ne sont pas tous montés. Tout en mettant en évidence le caractère inachevé de l’ensemble, la reconstitution numérique présente ainsi un état de l’œuvre cohérent dont le rythme et la force frappent le spectateur, peut-être précisément parce qu’on y sent encore la main de l’artiste au travail.

Le contenu du livre

Le livre Cinéma absolu – Avant-garde 1920–1930 de Patrick de Haas revient sur les années folles durant lesquelles Marcel Duchamp, László Moholy- Nagy, Luis Buñuel, Hans Richter, Fernand Léger, Francis Picabia, Len Lye, Man Ray, Walter Ruttmann, Dziga Vertov et bien d’autres se révoltent. Le cinéma, pensent-ils, ne peut être réduit à une technique servant à capturer le réel ou à raconter de jolies histoires soumises aux contraintes de l’industrie hollywoodienne. Ils s’emparent donc de la caméra pour transformer le septième art en un chantier d’expériences, faisant écho aux autres avant-gardes artistiques du début du XXe siècle. Le cinéma se fait ainsi tour à tour ou en même temps futuriste, cubiste, dadaïste, constructiviste, abstrait, surréaliste... Avec la liberté comme exigence, ces artistes-cinéastes explorent toutes les possibilités offertes par le cinématographe afin d’éprouver de nouvelles façons de voir et de penser les images. C'est donc tout un pan important des débuts expérimentaux du cinéma qui est redécouvert dans cet ouvrage, conduisant à une approche renouvelée des débats sur l'avant-garde.

Patrick de Haas, Cinéma absolu – Avant-garde 1920–1930, Mettray Editions / Macula, Valréas, 2018, 812 pages. L'ouvrage sera vendu le soir du vernissage.