Centenaire Pier Paolo Pasolini

Plus de 45 ans après sa tragique disparition – assassiné dans un terrain vague de la banlieue romaine –, Pier Paolo Pasolini (1922–1975) reste l’un des cinéastes les plus controversés et fascinants du cinéma italien. Homme aux multiples talents, à la fois réalisateur, essayiste, journaliste, peintre, acteur et figure intellectuelle, il est parvenu à exprimer, au travers de son œuvre, de nouvelles formes philosophiques, sociales et artistiques.

Connu pour son engagement, mais refusant toute récupération politique, il n’aura de cesse de témoigner des transformations de la société italienne de l’après-guerre. Son œuvre suscita souvent de fortes polémiques et provoqua des débats en raison de la radicalité de ses convictions, très critiques envers la bourgeoisie et la société consumériste émergente.

A l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance, la Cinémathèque suisse propose cinq films des années 1960: Accattone (1961), qui signe son acte de naissance en tant que cinéaste, et Mamma Roma (1962), deux longs métrages d’inspiration néoréaliste qui dépeignent avec réalisme et poésie le prolétariat urbain. Mais également Edipo re (1967) et Medea (1969) qui revisitent et transfigurent des mythes antiques. Enfin, Uccellacci e uccellini (1966), «le film que j'ai aimé et que je continue d'aimer le plus, notamment parce que c'est le plus pauvre et le plus beau» disait Pasolini.