
Avant-première: "Pacifiction" d’Albert Serra
Dévoilé en compétition officielle au Festival de Cannes en mai dernier, Pacifiction d’Albert Serra est projeté en avant-première et en sa présence. Une intrigue contemporaine et tropicale, sous le soleil de Tahiti, avec Benoît Magimel et Sergi López.
Biographie(s)

Albert Serra
Né à Banyoles en 1975, Albert Serra est un artiste et réalisateur catalan. Licencié en philologie espagnole et théorie de la littérature, il acquiert une reconnaissance internationale en 2006 avec son premier long métrage, Honor de Cavalleria, une adaptation libre de Don Quichotte avec des acteurs non- professionnels de son village, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Avec Le Chant des oiseaux en 2008, il retrouve la même troupe pour conter le voyage des Rois mages. En 2013, Histoire de ma mort, inspiré des mémoires de Casanova, remporte le Léopard d’or au Festival de Locarno. Après La Mort de Louis XIV (2016) et Liberté (2019), présentés au Festival de Cannes, Pacifiction (2022) est nommé 9 fois aux Césars. Tardes de soledad est son premier documentaire.
Evénement(s)
Mercredi 9 novembre à 19:30
La genèse
Le projet de départ de Pacifiction était celui d’un film situé en France. Mais je n’avais aucune envie de filmer Paris, la banalité et la tristesse de la France bourgeoise et métropolitaine, ses rues, ses cafés... Je voulais quelque chose de différent, j’avais envie d’aller loin. Pourquoi pas les Dom Tom? Petit à petit, un sujet est apparu, et j’ai écrit un scénario complet et tout à fait traditionnel dans sa forme. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, j’aime écrire des scénarios. Celui-ci s’est inspiré des souvenirs de Tarita Tériipaia. Tarita a été pendant dix ans la femme de Marlon Brando, qu’elle a rencontré sur le tournage des Révoltés du Bounty de Lewis Milestone (Mutiny on the Bounty, 1962), où elle tenait l'un des rôles principaux. Dans ses mémoires, elle parle de sa vie avec l’acteur, mais aussi de son enfance. J’ai trouvé très intéressants les contrastes qu’elle a fait apparaître, d’une part entre la pureté de son enfance à Papeete et la présence parfois nocive des Occidentaux, d’autre part entre ce paradis et l’arrivée d’une équipe de tournage hollywoodienne. Ce rapport entre paradis rêvé et corruption réelle, mais aussi entre une certaine réalité et le cinéma, m’a paru très inspirant.
Albert Serra