Rencontres 7e Art Lausanne

Rencontres 7e Art Lausanne

Du 4 au 12 mars, la Cinémathèque suisse se joint à la 6e édition des Rencontres 7e Art Lausanne en accueillant plusieurs projections au Casino de Montbenon, dont de nombreux films restaurés et deux avant-premières.

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Une 6e édition

Du 4 au 12 mars, la Cinémathèque suisse se joint à la 6e édition des Rencontres 7e Art Lausanne en mettant le cinéma à la fête entre patrimoine et nouveauté, et en accueillant notamment deux avant-premières.

Cette année, nous nous rapprochons davantage du public lausannois en proposant des rencontres autour du cinéma, des avant-premières, de la littérature, de la musique, ainsi que des ateliers et des projections qui vont nous permettre d’explorer ensemble l’histoire du cinéma et de (re)découvrir les joyaux de la Cinémathèque suisse sur grand écran.

Avec notre thématique «Entre rêve et réalité», nous rejoignons notamment George Méliès, Man Ray, Hayao Miyazaki, Vittorio De Sica, Federico Fellini, Alain Resnais, Andreï Tarkovski ou encore Apichatpong Weerasethakul, pour explorer cette frontière, source de création pour de nombreux cinéastes.

Truffaut disait que les films se découvraient en salle. Et on les revoit ensuite chez soi, pour les consulter. Je suis un fervent défenseur du cinéma, car avec lui nous aimons, nous pleurons, nous nous réjouissons, nous traversons tant d’émotions. Avec lui, nous vivons d’autres vies que les nôtres, tout en nous nourrissant de lui.

Vincent Perez, président des Rencontres 7e Art Lausanne

L’usine à rêves

«The dream that you wish will come true...» chante, éternellement, la Cendrillon disneyenne. Ce n’est peut-être pas un hasard si Freud nota son premier rêve en 1895, date officielle de la naissance du cinéma. Depuis toujours, le septième art entretient un lien privilégié avec l’onirisme: source d’inspiration pour ses créatrices et créateurs, expérience poétique et figurative pour les spectatrices et spectateurs. Le cinéma comme un rêve éveillé, illusion ou tentative de représentation de la réalité? C’est en partant de ce questionnement que les équipes des Rencontres 7e Art Lausanne, de la Cinémathèque suisse et de la Section d'histoire et esthétique du cinéma de l'Université de Lausanne ont travaillé ensemble pour finaliser une sélection de films. A côté de cette incursion dans l’histoire du cinéma pour une rétrospective intitulée «Entre rêve et réalité», la programmation au Casino de Montbenon pendant le festival prévoit un focus sur le cinéma contemporain des cinéastes italiennes («Femminile Plurale»), des avant-premières, ainsi que des nouvelles restaurations de grands classiques (Mauvais Sang de Leos Carax, La Maman et la Putain de Jean Eustache) avec des hôtes d’exception à la clé.

Informations pratiques et programme complet dès le 25 février sur www.rencontres7art.ch. Entrée à CHF 10.– à toutes les projections du festival sur présentation d'un abonnement de la Cinémathèque suisse.

Chicca Bergonzi

La thématique «Entre rêve et réalité»

Pionnier du septième art, George Méliès eut l’intuition d’une relation profonde, d’une sorte de jeu de mise en abyme par lequel le cinéma, dont chacun pensait qu’il était voué à enregistrer «la réalité», pouvait également servir à «reproduire» les rêves. La thématique «Entre rêve et réalité» de cette nouvelle édition des Rencontres 7e Art Lausanne permet de croiser le chemin d’auteurs fameux. Dans Miracolo a Milano (1951), Vittorio De Sica met en scène un réalisme qui s’inscrit dans un monde de fantaisie, de rêve et de fable. Federico Fellini joue, lui aussi, avec cette conception en créant une œuvre où il invente des mondes sortis de son imaginaire. A l’occasion de la sortie de Dreams (1990), Akira Kurosawa a déclaré «Quand il rêve, l’homme est un génie. Il est audacieux et intrépide comme un génie». Dans le faisceau des projecteurs, ce processus continue son chemin, pour que nous puissions nous aussi, spectateurs, projeter nos émotions, «entre rêve et réalité».

Comme Dorothy Gale à la recherche du Magicien d’Oz, faisons le chemin, main dans la main, avec Andreï Tarkovski, Luchino Visconti, David Lynch, Apichatpong Weerasethakul et tant d’autres cette année au programme. Et c’est certain, au bout du «chemin de briques jaunes», nous retrouverons la Cinémathèque suisse et ses trésors précieux, mais aussi la 6e édition des Rencontres 7e Art Lausanne.

Vincent Perez

Jean Eustache et Leos Carax restaurés

Dans le cadre des Rencontres 7e art Lausanne, la Cinémathèque suisse est heureuse de présenter en première suisse les restaurations auxquelles elle a participé (et dont elle est la distributrice en Suisse) de deux chefs-d’œuvre du cinéma français. Tout d’abord, un film resté longtemps invisible, pour des questions de droits: le monumental ouvrage de Jean Eustache La Maman et la Putain (1973) – projeté le 12 mars à 17h à Paderewski –, restauré par Les Films du Losange, et qui a fait en 2022 l’ouverture de la section Cannes Classics en présence de ses acteurs Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun. Depuis, le film est sorti en France et a rencontré un succès public qui démontre son impressionnante modernité. Pour le cinéaste Olivier Assayas, ce film essentiel «a résumé et accompli une idée qui était celle de la Nouvelle Vague». Sera aussi projeté – le 10 mars à 20h30 à Paderewski – le fulgurant second long métrage de Leos Carax, Mauvais sang (1986), avec Denis Lavant, Juliette Binoche et Michel Piccoli, sorte de faux thriller et vrai film sur l’amour fou dans les «années sida», restauré par la Cinémathèque française avec notre concours. A noter encore la projection dans les salles Pathé du film-charnière Les Années lumière (1981) d’Alain Tanner, décédé en septembre dernier, qui a été tourné en Irlande avec Trevor Howard et a été récompensé du Grand Prix du Jury à Cannes. Un film numérisé par l’Association Alain Tanner avec le concours de la Cinémathèque suisse.

Frédéric Maire

En collaboration avec