Trésors des archives

Chaque mois, des œuvres restaurées à (re)découvrir. En septembre, une séance avec une sélection de films de commande de la célèbre société de production zurichoise Praesens-Film AG, qui fête son centenaire et à laquelle la Cinémathèque suisse a consacré une rétrospective en mars et avril ; puis, en octobre, une projection, en collaboration avec l’Opéra de Lausanne, avec un film de 1924 sur l’histoire suisse, entre faits et mythologies.

Chargée par la Confédération d'assurer la préservation de l'héritage cinématographique national, la Cinémathèque suisse effectue des restaurations de films avec le soutien de Memoriav, association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse. La sélection s'établit en fonction d'une urgence technique (dégradation des supports), des caractéristiques des collections et de la représentativité des œuvres. Outre les longs métrages, la Cinémathèque suisse s'efforce de sauver des pans moins connus de la production helvétique: documentaires, actualités, films amateurs. Mais aussi des films auxquels des Suisses ont participé, dont de nombreux reportages réalisés lors d'expéditions, ou qui représentent la Suisse et qui sont tournés par des équipes étrangères. Sont présentés enfin des films d'autres pays dont le seul exemplaire connu est conservé par la Cinémathèque suisse, ainsi que des restaurations exemplaires effectuées par des institutions sœurs à l'étranger.

Praesens-Film AG: les débuts dans le film de commande

A sa création en 1924, Praesens-Film se consacre aux films de réclame et industriels. Son directeur et cofondateur, Lazar Wechsler, s’efforce d’établir des contrats avec les cinémas de manière à ce que ses productions figurent en avant-programme. Praesens-Film se voit confier la réalisation de films par de nombreuses entreprises (Nestlé, Coop, Wander, etc.), et même la Confédération. Des commandes qui ont assuré une continuité dans son activité de production durant son histoire et dont une sélection est projetée ici.

Séance présentée par Pierre-Emmanuel Jaques, historien du cinéma, et accompagnée au piano par Enrico Camponovo. Copies restaurées numériques.

Numérisation d’une œuvre ambitieuse et rare sur la Suisse

La première projection en 1924 de ce film d'Emil Harder, premier essai de mise à l’écran de l’histoire de la Suisse et fresque monumentale conçue en 12 bobines, fit sensation et fut accompagnée d’une partition mêlant le Guillaume Tell de Rossini à des chants folkloriques suisses. Sa durée a ensuite été réduite et, de nos jours, la seule version existante est une copie nitrate unique et incomplète en quatre bobines. Elle a été numérisée en 4K par la Cinémathèque suisse pour cette soirée organisée en collaboration avec l’Opéra de Lausanne.

Séance présentée par Claude Cortese, directeur de l’Opéra de Lausanne, et Ariane Baudat, restauratrice à la Cinémathèque suisse.