Rock! (partie 1)
En collaboration avec le Montreux Jazz Festival, le premier volet d'un cycle consacré à la (contre-)culture rock des années 1960 à aujourd'hui. Des long métrages qui mettent en scène des grands noms du rock, d'Elvis à Prince en passant par Mick Jagger et Nico. Sans oublier une pléiade d'interprètes «made in US»: Tom Cruise, Meg Ryan, Winona Ryder ou Val Kilmer.
It’s Only Rock’n’Roll But We Like It! – Side A
En janvier 2023, à la suite du cycle POP!, nous vous avions promis une programmation résolument rock dans l’année à venir. Nous avons voulu attendre l’ouverture du Capitole, ses nouveaux écrans et son nouveau système son, pour vous proposer une suite logique – et on espère attendue – de cette expérience cinématographique musicale.
En 1955 dans Blackboard Jungle Bill Haley chante «One, two three o'clock, four o'clock, rock». C’est là que tout a commencé. Le rock’n’roll accompagne une profonde transformation sociétale, la naissance d'une nouvelle figure sociale, l'adolescent, et l’affirmation progressive d’une culture de masse. La jeunesse de l’après-guerre, à la recherche d’un nouveau langage, une autre imagerie, une autre musique et ses propres codes, se reconnaît vite dans les visages, postures et looks de Marlon Brando ou de James Dean, et dans le rock rebelle et frénétique de Little Richard, Jerry Lee Lewis (Great Balls of Fire!), Chuck Berry, Gene Vincent et Elvis Presley (Jailhouse Rock). Le cinéma s’empare, documente et influence ce mouvement, en utilisant le rock’n’roll comme caisse de résonance.
A la fin des années 1950, le rock semble s’assagir, s’apprivoiser: la pop est aux portes. Si les Beatles incarnent pleinement le mouvement pop et le swinging London au cinéma grâce aux films de Richard Lester, ils contribuent néanmoins à perpétuer l’esprit imaginatif, excité et cocasse du rock. Quand les «rivaux» Rolling Stones reviennent à leurs racines rythm and blues, ils auront droit aussi à leur propre histoire cinématographique (One + One – Sympathy For The Devil ).
Rock et pop s’opposent, s’influencent, se croisent, et se transforment en sous-genres hybrides, dans une renaissance perpétuelle jusqu’à nos jours. Le cinéma qui accompagne et illustre cette évolution s’exprime également à travers des formes différentes et variables, qui se recoupent et se combinent dans divers genres filmiques, entre documentaire et fiction: teen movies (American Graffiti) road movies (Easy Rider), coming of age movies (Almost Famous), biopics (The Doors), comédies musicales (The Rocky Horror Picture Show, Rock of Ages), opéras rock (Tommy), films de genre (Crazy Thunder Road) et concert filmés (Purple Rain).
Certains de ces films sont entrés dans la mémoire individuelle et collective grâce aussi à la musique qui les accompagne. Born to Be Wild est inéluctablement associé à Easy Rider. Des films de rupture comme American Graffiti ou Easy Rider, réalisés du point de vue des jeunes et des personnages emblématiques de la contre-culture, incarnent l’attitude et l’esprit rock. Ce même esprit nous le retrouvons dans des films en apparence loin des horizons rock musicaux (Marie-Antoinette).
A la Cinémathèque suisse, nous sommes très attachés à l’analogique. Nous tenons à rendre hommage aux copies 35mm que nous pouvons encore montrer dans cette programmation, ainsi qu’aux vinyles, pour un son rock tout en nuances.
Un deuxième volet – Side B, s’annonce indispensable...
Chicca Bergonzi
Evénement(s)
Tommy de Ken Russell, présenté par Philippe Robin, journaliste à Option Musique.
Samedi 23 novembre à 20:30