Hommage à Gena Rowlands

Gena Rowlands, icône glamour insoumise

Gena Rowlands disait que si elle n'avait pas épousé John Cassavetes, sa carrière aurait pu prendre une tournure très différente: elle aurait pu être la blonde des comédies romantiques! Figure éminente du cinéma américain indépendant des années 1970 et 1980, elle laisse une soixantaine de rôles éclectiques sous la direction non seulement de Cassavetes, mais aussi de Woody Allen, William Friedkin, Paul Shrader ou encore Jim Jarmusch, et de ses enfants Nick et Zoe Cassavetes. Ses personnages les plus emblématiques sont consacrés à l'investigation de la femme américaine d’après-guerre, de son rôle social et individuel dans une classe moyenne conformiste et aliénante, au bord du précipice. Sa vie d’actrice entre théâtre, séries télé  – nécessité alimentaire pour financer les projets avec son mari et carrière parallèle entre les années 1950 et 2000 – et cinéma, reste étroitement liée à l’œuvre de Cassavetes avec des films inoubliables comme Minnie and Moskowitz (1971), A Woman Under The Influence (1974), Opening Night (1977), Gloria (1980) et Love Streams (1984). En 2015, en recevant un Oscar d’honneur, elle s’émouvait sur scène: «Vous savez ce qu'il y a de merveilleux dans le fait d'être actrice ? On ne vit pas qu'une seule vie. On vit plusieurs vies».

Chicca Bergonzi