Les Coppola (2e partie)

Les Coppola (2e partie)

Deuxième volet de la grande rétrospective consacrée à la famille Coppola et ses illustres membres avec en prime un Marathon Le Parrain dans la salle historique du Capitole.

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Une question de générations

Décliné sur quatre mois, le cycle consacré à la dynastie Coppola se poursuit en janvier et février 2026. Face à l’étendue d’une telle filmographie familiale, tissée depuis les années 1960 et croisant quatre générations d’artistes, il était impossible de circonscrire cette constellation à un programme sur deux mois.

Ce deuxième volet propose ainsi une seconde plongée à travers l’œuvre collective de la famille Coppola, à commencer par la trilogie canonique The Godfather, qui réunit autant Francis Ford derrière la caméra, sa sœur Talia et sa fille Sofia devant celle-ci, que son père Carmine après le tournage, mettant le projet en musique. Ces films montrent à quel point la collaboration est aussi polyvalente qu’intergénérationnelle chez les Coppola, fonctionnant comme un passage de témoin.

Lors de ces quatre mois de programme sous les astres Coppola, il est en effet frappant de constater à quel point cette sélection accompagne différentes générations d’artistes, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du cocon familial. Francis Ford étant fortement lié au Nouvel Hollywood, il n’est pas étonnant de retrouver des cinéastes de cette période charnière – Martin Scorsese (Bringing Out the Dead) – ou d’autres de la même génération – Ridley Scott (Matchstick Men), Werne Herzog (Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans, projeté en novembre-décembre). Viennent ensuite les héritiers de ceux-ci, tels que les frères Coen (Raising Arizona) et David Lynch (Wild at Heart), puis les cool kids du cinéma indépendant des années 1990, avec en chef de file Wes Anderson (The Darjeeling Limited, projeté dans le programme précédent), mais aussi Spike Jonze (Adaptation) et, bien sûr, Sofia Coppola.

Bien que beaucoup de membres de la famille aient réalisé des films (Francis Ford, Eleanor, Roman, Gia et Christopher Coppola, mais aussi Robert Schwartzman et Nicolas Cage), Sofia reste l’une des voix de cinéaste les plus singulières ayant émergé du vivier artistique familial. Dans sa retenue, son soin esthétique et ses affinités musicales, elle a très rapidement fait preuve d’un style et d’un univers singuliers. A l’image de sa filmographie, les deux œuvres proposées ces mois-ci – la relecture rock’n’roll d’un fait divers (The Bling Ring) et son exploration du «Southern Gothic» (The Beguiled) – déploient une grâce frisant parfois le maniérisme mais qui revêt bien souvent une approche féministe.

Aujourd’hui hissée comme icône du cinéma indépendant, Sofia Coppola a marqué les cinéphiles de toute une génération comme son père quelques décennies avant elle. La famille Coppola, c’est une histoire de famille et de générations, dont l’œuvre imprégnera l’imaginaire cinématographique pendant encore longtemps; il n’y a qu’à voir le succès montant de Gia, mais aussi ce que peuvent nous réserver ses cousines et cousins, qui commencent à jouer devant la caméra...

Loïc Valceschini

Marathon «The Godfather» au Capitole

Y a-t-il un lieu plus solennel, plus cinématographique que la majestueuse salle du Capitole pour redécouvrir l’une des plus mythiques trilogies du septième art?

Le 11 janvier à 11h, la Cinémathèque suisse vous invite à une expérience captivante: une journée entière consacrée à la saga légendaire de The Godfather! Trois films pour replonger dans l’univers fascinant des Corleone, entre tragédie familiale, jeux de pouvoir, loyauté et silence pesant des serments mafieux... et réentendre l’accent sicilien et la voix rocailleuse de Marlon Brando, revoir le sourire glacial et insondable d’Al Pacino, la grâce douce et mélancolique de Diane Keaton – à qui nous rendons un hommage particulier –, le regard lumineux de Talia Shire, le magnétisme brut de Robert De Niro, le flegme empathique de Robert Duvall, sans oublier la recette sensuelle des gnocchis de Sofia Coppola et Andy Garcia, clin d’œil culinaire devenu culte. Tout dans cette trilogie respire le cinéma à l’état pur. De la musique envoûtante de Nino Rota à la mise en scène magistrale de Francis Ford Coppola, The Godfather demeure une fresque intemporelle, une épopée humaine et artistique qui retrouve toute sa splendeur sur le grand écran du Capitole, écrin historique des années 1930.

Maxime Morisod

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