Mode et cinéma

Mode et cinéma

En collaboration avec le mudac, un large cycle consacré aux liens entre mode et cinéma. 40 films, des années 1930 à aujourd'hui, et 3 spéciales avec Prêt-à-porter, Phantom Thread en 70mm, et Le diable s'habille en Prada.

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Ecran et couture: quand le cinéma habille le monde

Une grande histoire d’amour, de glamour, de paillettes et d'émulation. Depuis ses débuts, le septième art entretient avec la mode une relation étroite et complice. Sur grand écran, les costumes reflètent les codes vestimentaires d'une époque, réinventent les habits du passé, imaginent ceux du futur, élèvent les actrices et les acteurs au rang d’icônes et donnent envie !

Durant l’âge d’or d’Hollywood, les costume designers des grands studios créent des légendes. Edith Head – trente-cinq fois nommée aux Oscars et la plus primée – (Funny Face, The Sting), Travis Banton (Morocco), Adrian (Camille, The Women), Howard Greer (Bringing Up Baby), Orry-Kelly (An American in Paris) ou encore Helen Rose (Cat on a Hot Tin Roof), ne se contentent pas d’habiller, mais modèlent et sculptent les silhouettes des stars (Marlene Dietrich, Greta Garbo, Lauren Bacall, Fred Astaire, Cary Grant, Katharine Hepburn, Grace Kelly, Audrey Hepburn, Elizabeth Taylor, Robert Redford...) et inscrivent mode et style dans la lumière éternelle des projecteurs.

Les grandes maisons de couture françaises s’invitent en premiers à l’écran: Coco Chanel contribue aux costumes de La Règle du jeu, MarcelRochas crée un département cinéma dans sa maison de couture (Falbalas), dans les mains de Jean Louis, Rita Hayworth devient Gilda.

Dans les années 1950 et 1960, Hollywood poursuit cette alliance entre costumier·ère·s et couturier·ère·s: Marlene Dietrich est vêtue par Dior (Stage Fright), l’élégance – sophistiquée et décontractée en même temps – de Roman Holiday est définie par Edith Head avec Givenchy. La mode devient un vecteur d’identité et de narration; le cinéma illustre les mutations de la société. Avec Marlon Brando (The Wild One) et James Dean, Brigitte Bardot (Et Dieu créa la femme) ou Jane Birkin (Blow Up), les jeans et le prêt-à- porter, il n’est plus seulement question de haute couture.

Certaines stars entretiennent une relation particulière avec un couturier: Audrey Hepburn avec Givenchy (Breakfast at Tiffany’s), Catherine Deneuve avec Yves Saint Laurent (Belle de jour). Le styliste n’habille pas forcément tout le film, mais uniquement la star (Victoria Abril dans Tacones Lejanos en Chanel par Lagerfeld). Parfois, c’est l’actrice ou l’acteur qui impose son style. Dans Annie Hall, Diane Keaton joue un rôle central dans l’élaboration du look de son personnage, mélangeant des tenues de son armoire personnelle, des fripes et quelques pièces de chez Ralph Lauren.

Aux côtés des grands costumier·ère·s italiens — Milena Canonero, Danilo Donati, Gabriella Pescucci (The Age of Innocence) — à partir des années 1980 c’est tout le «Made in Italy» qui défile dans les grands films internationaux. Armani habille Richard Gere dans American Gigolo, Michael Douglas porte du Nino Cerruti dans Basic Instinct.

Le cinéma explore et englobe désormais la mode comme un art total et universel: de la fantaisie pop futuriste de Barbarella signée Paco Rabanne au Cinquième Elément imaginé par Jean-Paul Gaultier, en passant par les épopées somptueusement costumées par Emi Wada pour Ran, le style visuel, graphique et onirique de Eiko Ishioka pour The Fall, ou encore les costumes au style extravagant, théâtral et symbolique inspiré de la culture sénégalaise conçus par Oumou Sy pour Hyènes. Le cinéma documente, préfigure, influence et s’auto-influence, met en scène le monde de la couture (Phantom Thread), sa superficialité éphémère (Prêt-à-porter), les excès et dérives obsessionnelles de la société de consommation (The Bling Ring).

La mode n’y est pas seulement montrée, elle est mise en scène,magnifiée, parfois tournée en dérision (Qui êtes-vous, Polly Maggoo?, Zoolander, The Devil Wears Prada); le vêtement devient un langage, révèle le caractère, l’état d’âme des personnages (A Single Man), questionne les codes sociaux.

Ces deux univers du visible nourrissent l’imaginaire collectif, jouent avec nos rêves et nos désirs: comment y résister?

Chicca Bergonzi

Mode et cinéma avec le mudac

Le mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne, consacre une saison à la mode et au textile avec les expositions «Les Monstrueuses. Carte blanche à Kévin Germanier» et «Tisser son temps. Goshka Macuga x Grayson Perry x Mary Toms».

Premier créateur suisse contemporain à entrer en Haute Couture, Kévin Germanier propose avec le mudac une exposition immersive alliant mode, durabilité et innovation. Tenues iconiques, objets inédits, attention rigoureuse portée aux matières composent un univers audacieux, porteur d’espoir pour une mode plus responsable.

En parallèle, le mudac et la Fondation Toms Pauli lèvent le voile sur une exposition où la tapisserie murale devient manifeste politique et social. Entre chefs-d’œuvre issus de la collection Toms et créations contemporaines signées Goshka Macuga et Grayson Perry, les tapisseries présentées – la plupart de taille monumentale – dressent une approche unique de ce médium comme outil de propagande.

En ouverture du cycle Mode et cinéma, la Cinémathèque suisse, en collaboration avec le mudac, propose une soirée au Capitole avec la projection de Prêt-à-porter de Robert Altman (1994).

«Phantom Thread» en 70mm

Le spectaculaire 70mm revient au Capitole avec Phantom Thread. Tourné en 35mm, le film est le fruit de l’inlassable travail esthétique de son réalisateur Paul Thomas Anderson. Fuyant l’aspect lisse et propre qu’arbore une majorité des films d’époque, le cinéaste a cherché à renforcer la texture et le grain de l’image afin d’obtenir le résultat organique et détaillé escompté, renforcé ensuite par le gonflage en 70mm. Ce bijou brut est à découvrir dans son meilleur apparat lors d’une séance unique le samedi 31 janvier.

Avant-programmes: la mode en Suisse

En prélude à certaines projections du cycle Mode et cinéma, la Cinémathèque suisse propose de brefs avant-programmes composés de petites pépites issues des archives de l’institution. Tous ces films restaurés traitent de la mode en Suisse, à l’image des sujets du Ciné-Journal suisse – Zurich: Deuxième Semaine suisse de la mode (1943), La Mode (1953) et La Mode suisse au Théâtre de St-Gall (1969) – et de courts métrages muets des années 1920: Complets und Kleider für das Frühjahr, Modisches Allerlei, Mode enfantine et Emelka-Woche.

Evénement(s)

The Devil Wears Prada: soirée Travelling avec la RTS

Vendredi 6 février à 20:30

La Cinémathèque suisse collabore avec la RTS et son émission Travelling sur RTS Première depuis maintenant plus de dix ans. Fiers de compter
sur un partenaire d’exception qui revient chaque semaine sur les coulisses d’un film qui a marqué, de près ou de loin, l’histoire du cinéma, nous sommes heureux de présenter à nos publics, tous les deux mois, un film culte, mythique ou populaire.

Afin de célébrer la mode et le cinéma, pour la première soirée Travelling de 2026, la Cinémathèque suisse et la RTS vous emmènent à New York dans la rédaction d’un prestigieux magazine dirigée de main de fer par la redoutable Meryl Streep, alias Miranda Presley dans Le diable s’habille en Prada.

Alors que la suite est annoncée pour ce printemps, venez revivre dans la grande et élégante salle du Capitole les aventures d’Andy (Anne Hathaway) et d’Emily (Emily Blunt) dans le monde impitoyable de la mode.

Pour cette soirée, révélez votre côté fashion victim en portant la pièce la plus mode de votre dressing. Les tenues les plus audacieuses seront récompensées!

Projection 70mm de Phantom Thread en version originale sans sous-titres

Samedi 31 janvier à 20:00

Le spectaculaire 70mm revient au Capitole avec Phantom Thread. Tourné en 35mm, le film est le fruit de l’inlassable travail esthétique de son réalisateur Paul Thomas Anderson. Fuyant l’aspect lisse et propre qu’arbore une majorité des films d’époque, le cinéaste a cherché à renforcer la texture et le grain de l’image afin d’obtenir le résultat organique et détaillé escompté, renforcé ensuite par le gonflage en 70mm. Ce bijou brut est à découvrir dans son meilleur apparat lors d’une séance unique le samedi 31 janvier.

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