Rétrospective Jacques Rozier
Adieu Philippine
France, Italie · 1961 · 110' · DC 12 (16)
De Jacques Rozier
Avec Jean-Claude Aimini, Yveline Cery, Stefania Sabatini
Présenté par Noémie Jean, documentaliste et restauratrice à la Cinémathèque française. Copie restaurée numérique.
Technicien sur les plateaux de télévision, Michel s’apprête à remplir son service militaire. Il décide de quitter son travail pour profiter de ses derniers jours de liberté en Corse avec Liliane et Juliette, deux jeunes femmes inséparables... Film emblématique de la Nouvelle Vague, cette histoire d’amour et d’amitié se joue tout en légèreté sur une toile de fond autrement grave: la guerre d’Algérie. «Adieu Philippine met un point final à la querelle des Anciens et des Modernes; il entérine la défaite du réalisme classique, dont le néoréalisme italien d'après-guerre et ses actuels prolongements ne sont que les fils respectueux. Après ce film, tous les autres paraissent faux, et l'on conçoit mal que la recherche du naturel puisse être poussée plus loin» (Eric Rohmer et al., Cahiers du cinéma, 1962).
Séance(s)
Evénement
Soirée d'ouverture
Mercredi 12 janvier à 20:00
Soirée d'ouverture le 12 janvier
Premier long métrage de Jacques Rozier présenté au Festival de Cannes en 1962 par Jean-Luc Godard et François Truffaut, Adieu Philippine devient l'emblème de la Nouvelle Vague lorsqu’Eric Rohmer, alors rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, choisit une photo du film en couverture du numéro spécial de la revue consacré au mouvement cinématographique. Portrait générationnel lucide, en équilibre entre humour et contestation, légèreté et mélancolie, cette fiction joue avec la censure de l’époque
(le mot «Algérie» n'est pas prononcé une seule fois) et use de méthodes proches du cinéma néo-réaliste italien (équipe légère et mobile, caméra souvent tenue à la main, pas de son synchrone).
Ce film manifeste, enfin dévoilé à la Cinémathèque suisse dans sa nouvelle jeunesse après plusieurs «déprogrammations», servira d'introduction au cinéma de Rozier et permettra au public de retrouver le charme faussement insouciant du début des années 1960.
La numérisation 4K et la restauration 2K sont réalisées à partir des négatifs originaux image et son au laboratoire Hiventy. Le film a été restauré par la Cinémathèque française, sous la supervision de Jacques Rozier, avec le soutien du CNC, et en collaboration avec les Archives audiovisuelles de Monaco, la Cinémathèque suisse et Extérieur Nuit.
Chicca Bergonzi
Biographie(s)
Jacques Rozier
Né à Paris en 1926, Jacques Rozier est l’une des figures majeures de la Nouvelle Vague. Après des études à l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), il tourne les courts métrages Rentrée des classes (1956) et Blue Jeans (1958), qui influenceront fortement Jean-Luc Godard et François Truffaut. Adieu Philippine, son premier long métrage, sorti en 1962, est particulièrement représentatif de l’esthétique de la Nouvelle Vague. Par la suite, le cinéaste réalise cinq longs et de nombreux courts métrages, au fil d’une carrière s’étendant sur soixante ans et marquée par une grande volonté d’indépendance. Il est également à l’origine de documentaires, de publicités et de feuilletons pour la télévision.