Haut et Fort

Avant-première: "Haut et Fort" de Nabil Ayouch

Haut et Fort

France, Maroc · 2021 · 101' · v.o. s-t fr. · DC 16 (16)

De Nabil Ayouch

Avec Anas Basbousi, Ismail Adouab, Meriem Nekkach

En présence du cinéaste et de la co-scénariste Maryam Touzani

Après une brève carrière dans le rap, Anas accepte un poste d’éducateur dans le centre culturel de Sidi Moumen, un quartier défavorisé de Casablanca. Il découvre rapidement que les jeunes de cette banlieue partagent sa passion pour le hip-hop et décide de les pousser à organiser un concert, convaincu des bienfaits d’une telle prise de parole publique. Mais le projet suscite la méfiance d’habitants du quartier jugeant ce style musical opposé à leurs valeurs. «Toujours positif et tourné vers l'avenir, Haut et Fort ne tombe jamais dans l'utopie et rappelle régulièrement que la liberté d'expression n'est pas un acquis universel. Il mesure, à l'aide de quelques références politiques, le chemin qu'il reste à parcourir pour faire accepter la musique comme un outil pour porter la voix des plus isolés» (Anthony Jammot, France Info, 2021).

Séance(s)

Me 9 mars 2022 PAD 20:00

Evénement

Avant-première : Haut et Fort de Nabil Ayouch

Mercredi 9 mars à 20:00

Donner une voix aux jeunes

Casablanca Beats est issu d’une volonté de donner une voix aux jeunes, un désir particulièrement lié à mon propre parcours. En effet, j’ai appris à observer et à analyser le monde qui m’entoure dans le cadre du centre pour jeunes de Sarcelles, où j’ai grandi. C’est là qu’à travers l’art et la culture, j’ai appris à parler de moi et à aimer la personne que j’étais. (…) Par la suite, j’ai créé la Fondation Ali Zaoua pour pousser les centres culturels du Maroc à offrir aux jeunes des opportunités similaires à celles dont j’ai bénéficié. Par ce biais, mais aussi en réalisant ce film, je souhaitais rendre hommage à ces établissements, à ce qu’ils m’ont offert et ce qu’ils continuent de m’offrir aujourd’hui. (…)

Le film n’est pas un documentaire, mais l’idée que la frontière avec ce genre soit trouble me plaît. Dans mon cinéma, j’ai toujours accordé une grande importance au fait que le public ne puisse pas discerner ce qui est réel de ce qui est joué. Je souhaite que le pouvoir de la fiction se mêle à la puissance des vies que je filme. Ces jeunes se sont ouverts à moi à propos de leur quotidien, j’ai rencontré leurs parents, découvert les endroits où ils vivent. Pour moi, il était impensable de prendre une caméra et de filmer tout cela tel quel. Je me suis donc inspiré de ces rencontres, j’ai fait se mêler la réalité et la fiction pour proposer une représentation la plus proche possible du quotidien de la banlieue de Sidi Moumen.

Nabil Ayouch

Exposition «Résister, encore» au Musée cantonal des Beaux-Arts

Une méfiance de plus en plus marquée envers le capitalisme néolibéral, les autorités politiques ou les privilèges systémiques incite un nombre croissant de personnes à manifester contre la violence policière, l’homophobie, la corruption, le harcèlement sexuel, la déforestation massive, la suprématie blanche, les restrictions engendrées par la pandémie, les éoliennes, le port du voile, l’immigration, la mondialisation, etc.

La résistance est fondamentalement constitutive de l’art. L’exposition explore des stratégies de résistance exemplaires, tant individuelles que collectives, devant les grands défis de notre temps, et qui peuvent prendre les formes les plus diverses : retrait, silence, résilience, tollé, indignation, protestation, action, réflexion, satire… Par le fait d’opérer dans le champ de l’« inutile », de ne pas avoir à se ranger dans un quelconque «ordre des choses», l’artiste peut se permettre de poser toutes les questions fondamentales sans se plier à un contexte politique, religieux, économique, moral, ou même esthétique. Les œuvres présentées dans le cadre de l’exposition «Résister, encore» ne sont pas des manifestes politiques d’une obédience ou d’une autre, mais des créations autonomes comme autant de modèles de mondes alternatifs.

L’exposition «Résister, encore» a lieu du 17 février au 15 mai.

Pour plus d’informations: www.mcba.ch

Bernard Fibicher, directeur du Musée cantonal des Beaux-Arts

Biographie(s)

Nabil Ayouch

Nabil Ayouch

Nabil Ayouch est né en 1969 à Paris. Son premier long métrage, Mektoub (1997), représente le Maroc dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère aux Oscars, tout comme Ali Zaoua prince de la rue (2000) trois ans plus tard. Il réalise ensuite différents films et épisodes de séries, notamment pour Arte et la télévision marocaine. Il crée également en 2009 la Fondation Ali Zaoua pour contribuer au développement de centres culturels au Maroc. En 2012, son long métrage Les Chevaux de Dieu est sélectionné au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. Much Loved rejoint la Quinzaine des Réalisateurs en 2015 et se voit décerner deux prix au festival du film d’Angoulême. Son dernier film en date, Haut et Fort, est en compétition officielle à Cannes en 2021.

Cycles du film

Archives

Avant-première: "Haut et Fort" de Nabil Ayouch