The Lady from Shanghai

Copie restaurée numérique

Prototype du «cinéma pur» à sa sortie pour certains critiques (Alexandre Astruc, Pierre Kast, Claude Mauriac), The Lady from Shanghai peut apparaître comme un exercice de style (angles insolites, montage court, heurté, raccourcis, narration lacunaire) où il n’est guère aisé de distinguer la part prise par les actrices et acteurs: «Masque bouleversant de Rita Hayworth repétri à même une matière plus proche du marbre que de la chair... Il n’est rien dans ce film, où Orson Welles tient lui-même magnifiquement le rôle principal, qui ne porte l’empreinte souveraine d’un créateur auquel il faut bien reconnaître une sorte de génie» (Claude Mauriac). Pourtant Rita Hayworth, à contre-emploi, lutte contre son image de star – celle de Gilda –, Welles lui-même fait sans cesse varier l’écart entre acteur et personnage.