Programme de courts métrages Pierre Koralnik 1

Denis de Rougemont
Suisse · 1961 · 42'
De Pierre Koralnik
14/16 · DC

Projeté avec Un étranger dans le village et Francis Bacon, peintre anglais. Copie restaurée numérique.
Pour son premier grand entretien, le tout jeune réalisateur s’intéresse à une personnalité suisse des plus marquantes: l’écrivain Denis de Rougemont (1906-1985). Dans sa maison de Ferney-Voltaire, le penseur partage ses réflexions sur l’écriture et l’Europe, toujours à la frontière entre l’art, la culture et la politique. Il évoque aussi ses rencontres, ses passions et les causes qu’il a défendues. Le portrait – qui invite à la contemplation en raison de nombreux plans sur le jardin ainsi que les silences inspirés de l’écrivain – est réalisé en 1961 alors que Koralnik vient d’être engagé à la Télévision suisse romande par le journaliste et producteur Alexandre Burger, qui remarque son potentiel manifeste.

Un étranger dans le village
Suisse · 1962 · 30'
De Pierre Koralnik
14/16 · DC

Projeté avec Denis de Rougemont et Francis Bacon, peintre anglais. Copie restaurée numérique.
En 1962, Pierre Koralnik invite l’écrivain noir américain James Baldwin à revivre devant la caméra la rencontre qu’il avait faite onze ans plus tôt avec les habitants de Loèche, village valaisan à l’époque encore isolé; il était alors le seul Noir à y avoir séjourné. De cette première expérience était né Un étranger au village, une nouvelle où Baldwin explorait les divers visages de la xénophobie et de l’ostracisme. Dans ce film, Baldwin – le visage filmé en gros plan, comme souvent chez Koralnik – relate son expérience de la domination autant sur le plan universel que personnel et livre un témoignage incontournable sur le racisme. A la caméra on retrouve Roger Bimpage, l’un des plus illustres chefs opérateurs suisses, qui fut actif dès les débuts de la TSR.

Francis Bacon, peintre anglais
Suisse · 1964 · 22'
De Pierre Koralnik
14/16 · DC

Projeté avec Denis de Rougemont et Un étranger dans le village. Copie restaurée numérique.
Envoyé à Londres en 1964 pour réaliser un reportage sur la situation économique pour l’émission d’information Continents sans visa de la TSR, le réalisateur change de cap et part à la rencontre de Francis Bacon, dont les œuvres vues lors d’une exposition à Zurich l’ont profondément marqué. Dans ce portrait saisissant et tournoyant – la caméra vole littéralement autour de Bacon – le peintre dévoile son atelier londonien, ses modèles, ses amis, et livre des confessions brutales arrachées à la nuit, à l’alcool, toujours au bord de l'épuisement. Malgré ce détournement de sujet, ce document rare sera tout de même diffusé dans l’émission qui l’avait commandé, élégamment ou prudemment qualifié de «différent» par les producteurs.