Avant-première: "Shikun" d'Amos Gitai
Shikun
Israël, France, Suisse, Brésil · 2024 · 84' · v.o. s-t fr. · DC 16 (16)
De Amos Gitai
Avec Irène Jacob, Hanna Laslo, Yaël Abecassis
En présence du cinéaste et de l'actrice Irène Jacob le 29 octobre
Dans un logement social dans la ville de Beer-Sheva, un groupe hybride de personnes d’origines et de langues différentes évoluent dans un huis clos semi fermé.... Inspiré de la pièce Rhinocéros d’Eugène Ionesco, Shikun raconte l’émergence de l’intolérance et de la pensée totalitaire à travers une série d’épisodes quotidiens où certains se transforment en rhinocéros et d’autres résistent. Une métaphore poignante de la vie dans nos sociétés contemporaines. «Amos Gitai construit une histoire dont le décor – un bâtiment tentaculaire inspiré de Le Corbusier (...) – sert de personnage à part entière (...). La conception architecturale du bâtiment permet la coexistence de divers segments de la société israélienne, soulignant à la fois leurs solidarités et leurs dissonances» (Martin Kudláč, www.cineuropa.org, 2024).
Séance(s)
Evénement
Avant-première: Shikun d'Amos Gitai
Mardi 29 octobre à 20:30
Sélectionné au Festival de Berlin en 2024, dans la section « Berlinale Special », le nouveau film d’Amos Gitai est présenté en avant-première au Capitole le mardi 29 octobre en présence du cinéaste et de l'actrice Irène Jacob.
Mon film est né en relation avec ce qui était alors le contexte en Israël, avant le 7 octobre. Nous étions au milieu d'un immense mouvement de protestation contre la tentative de Netanyahou et de son gouvernement d'extrême droite de réformer le système judiciaire. De grandes manifestations rassemblaient chaque semaine une grande partie de la société civile, également en réaction à la montée d'une forme de conformisme et à la disparition de l'esprit critique dans la société israélienne. C'est dans ce contexte que j'ai relu la pièce de Ionesco, Rhinocéros, écrite à la fin des années 1950 comme une fable antitotalitaire et qui me semblait faire écho à ce que nous vivions. Après le 7 octobre, j'ai envisagé de ne pas sortir le film ou de le modifier. Finalement, j'ai décidé de le montrer tel qu'il a été réalisé. Dans le contexte d'aujourd'hui, peut-être qu'avec la prolifération des rhinocéros, il offre une approche encore plus pertinente.
Amos Gitai
Sortie en salles en Suisse romande le 30 octobre.
Biographie(s)
Amos Gitai
Né en 1950 à Haïfa, deux ans après la création de l’Etat d’Israël, Amos Gitai étudie l’architecture et commence par réaliser des documentaires après avoir participé à la guerre du Kippour, où il faillit perdre la vie. Il entreprend une description en profondeur de la société israélienne, qu’il poursuivra à travers des fictions comme Kadosh, Promised Land, Kedma ou Le Dernier Jour d’Yizthk Rabin, mais aussi du conflit israélo palestinien. En 1982, la polémique déclenchée par Yoman Sade le contraint à quitter Israël pour Paris. A travers différentes méthodes narratives et stylistiques (films, théâtre, installations, livres), il continue d’étudier les thèmes de l’exil et des migrations, tout en se focalisant sur les destins croisés de ceux qui composent l’histoire d’Israël. La Cinémathèque suisse lui a consacré une rétrospective en 2014.
Irène Jacob
Née à Paris en 1966, Irène Jacob a grandi à Genève et possède la double nationalité suisse et française. Passionnée par le théâtre, c’est dans la capitale française qu’elle retourne à ses 18 ans. Le cinéma la ravit en 1987 avec Au revoir les enfants de Louis Malle, suivi par La Bande des quatre de Jacques Rivette (1988). En 1990, elle connaît la consécration internationale avec La Double Vie de Véronique de Krzysztof Kieslowski qui lui vaut un Prix d’interprétation au Festival de Cannes. Elle tourne à nouveau avec le cinéaste polonais pour le troisième volet de sa série de films Trois Couleurs. Sa carrière s’internationalise lorsqu’elle joue pour Michelangelo Antonioni, Wim Wenders et Stuart Baird notamment. En 2024, elle joue dans Shikun d’Amos Gitai et dans Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh.