Cinémadeleine (mars-avril)
Le nouveau cinéma nordique
A Swedish Love Story
(Une histoire d’amour suédoise / En Kärlekshistoria)
Suède · 1970 · 115' · v.o. s-t fr. · DC 14 (14)
De Roy Andersson
Avec Ann-Sofie Kylin, Rolf Sohlman, Anita Lindblom
Copie restaurée numérique
Lors d’un repas à la campagne, les regards d’Annika et Pär se croisent. C’est le début d’une histoire d’amour entre deux êtres en construction... A priori très éloigné des fresques mordantes que Roy Andersson tournera par la suite, ce premier long métrage n’en dépeint pas moins, à travers la fraîcheur du jeune couple, toute la médiocrité de la société qui l’entoure. «Les tableaux sont fortement typifiés – et il est aisé de sentir que la caricature deviendra plus tard un des outils dramatiques de Roy Andersson. Mais dans Une histoire d’amour suédoise, on se prête au jeu de cette. alternance, de ce va-et-vient oscillant entre innocence juvénile et désespérance adulte, car il nous donne envie de croire en (...) leur amour fragile qui éclate à l’écran comme une première fois» (Nicolas Giuliani, www.critikat.com).
Séance(s)
Evénement
Soirée Roy Andersson à Paderewski
Mardi 4 janvier à 18:30
Roy Andersson n'a que 27 ans lorsqu'il réalise, en 1970, A Swedish Love Story. Tournée en plans larges et en son direct, avec un minimum de dialogues, cette histoire d'amour entre deux adolescents se révèle un bijou de cinéma naturaliste. Ebranlé cinq ans plus tard par la critique négative réservée à son second film, Giliap (1975), Andersson se réfugie dans le milieu de la publicité. Ingmar Bergman déclarera d'ailleurs qu'il est le meilleur réalisateur de films publicitaires au monde.
En 1987, alors qu'explose l'épidémie de sida, le cinéaste reçoit une commande du Ministère de la santé suédois et illustre en 24 tableaux, aussi absurdes que géniaux, les origines de la maladie et ses répercussions dans le monde. Il réalise ensuite un court métrage percutant, Monde de gloire (1991), qui trace en 15 plans fixes, tantôt cauchemardesques, tantôt tragi-comiques, la banale existence d'un homme qui regarde le spectateur. Cette fois, Andersson a trouvé son style, loin du cinéma narratif traditionnel.
Mais il faudra encore attendre neuf ans pour qu’il réalise un nouveau long métrage. Ainsi, en 2000, soit vingt-cinq ans après l’échec critique de Giliap, Andersson revient en force avec une œuvre apocalyptique de 46 plans- séquences inspirée d'un poème de Cesar Vallejo. Chansons du deuxième étage s'impose par son surréalisme lugubre, son cynisme sombre et par la précision avec laquelle chaque plan est composé. Le film remporte le prix du Jury au Festival de Cannes et est salué par la presse du monde entier.