POP! (partie 2)

POP! (partie 2)

Entamé en décembre, ce cycle de films autour de la culture pop se poursuit jusqu’en février avec une nouvelle sélection de fictions, dont l’avant-première de Tralala des frères Larrieu, un film musical sélectionné au Festival de Cannes en 2021 et projeté à Paderewski en présence des renommés réalisateurs français.

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Side B

Londres, 1956. Dans le cadre de l’exposition «This Is Tomorrow» qui se tient à la Whitechapel Art Gallery, considérée comme le point de départ du pop art britannique, les artistes du Independent Group, inspirés par Marcel Duchamp, le mouvement dadaïste et les surréalistes, exposent des affiches détournées représentant Marilyn Monroe et Marlon Brando. Leurs œuvres trouvent leur inspiration dans le cinéma, la bande dessinée, la science-fiction ou dans les objets de consommation du quotidien. Richard Hamilton, artiste de pointe du Independent Group, définit le pop art comme un art «populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, séduisant, etc.». New York, 1963. Au sujet de l’exposition «Six Painters and the Object», dans laquelle exposent Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg ou encore Jasper Johns, le New York Times écrit: «Le pop art questionne les objets de culte modernes, avec un regard à la fois apitoyé et satirique, et nous pousse à reconnaître l’impact caché des signes et des symboles que nous voyons tous les jours».

L’influence du pop art sur la musique et sur d’autres formes artistiques est manifeste, et de nombreux musiciens qui sont des piliers de la vague pop – John Lennon et Paul McCartney en premier lieu – ont étudié dans des écoles de beaux-arts. Les Beatles, justement, prophètes absolus de la musique populaire, recycleurs de génie de toute la tradition musicale occidentale – de Bach au rock‘n’roll, du blues au jazz, en passant par le folk et Broadway – sont protagonistes, source d’inspiration ou instigateurs d’une partie de cette excursion cinématographique (Help!, Across the Universe).

A partir des années 1960, le cinéma illustre, explore et s’imprègne de la culture pop. Dans The Knack... and How to Get It (1965), Richard Lester, déjà auteur de deux films avec les «Fab Four», pousse au paroxysme la narration décousue, la comédie de l’absurde, l'humour décalé et l'esthétique du Swinging London. Cette même Londres qu’on retrouve dans Blow-Up de Michelangelo Antonioni (1966) avec sa liberté, sa culture visuelle et sa violence, ou parodiée, trente ans plus tard, dans Austin Powers: International Man of Mystery de Jay Roach (1997).

Après le succès de Breakfast at Tiffany’s (1961), Blake Edwards entame sa collaboration avec Peter Sellers, roi de la parodie et du non-sens – et idole des Beatles! – avec la série The Pink Panther, puis réalise le summum du cinéma pop en tournant The Party (1968). En France, Pierre Koralnik réalise la comédie musicale Anna (1967) avec Anna Karina, égérie des films de Jean- Luc Godard (notamment dans Pierrot le Fou), et Serge Gainsbourg, qui vient d’enregistrer deux 45 tours à Londres et signe ici musique et chansons.

Bande-dessinée (Qui veut tuer Jessie?, Diabolik), comics, super-héros et science-fiction (Mr Freedom, Flash Gordon), nanars (Candy), polars, publicité, mode, musique: à l’essoufflement du mouvement, le septième art continuera à puiser dans l’univers pop, des Monthy Python (avec des films produits par l’ex-beatle George Harrison), aux phénomènes ABBA (The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert) et Spice Girls (Spice World).

Et si à la fin de ces mois de «popitude» vous vous dites que, au fond, vous êtes plus Rolling Stones que Beatles, ne désespérez pas: dans une année, la programmation à la Cinémathèque suisse sera carrément rock!

Chicca Bergonzi

Biographie(s)

Jean-Marie et Arnaud Larrieu

Jean-Marie et Arnaud Larrieu

Nés en 1965 et 1966 à Lourdes, Jean-Marie et Arnaud Larrieu découvrent le cinéma avec les films de montagne en 16mm de leur grand-père pyrénéen. Adolescents, ils expérimentent le format Super 8 et réalisent, dès les années 1980, de nombreux courts métrages qui effectuent une jolie carrière en festivals. L’écriture de Fin d’été, leur premier long métrage, s’achève en 1999, suivi en 2000 de La Brèche de Roland, un moyen métrage qui marque le début d’une longue collaboration avec le comédien Mathieu Amalric, qu'ils retrouvent quelques années plus tard pour notamment L’amour est un crime parfait, drame franco- suisse présenté au Festival de Toronto en 2013. Ils partagent leurs tâches de mise en scène entre Arnaud, qui assure le cadre et les déplacements de caméra, et Jean-Marie, qui se concentre davantage sur le texte et l’interprétation.

Evénement(s)

Tralala de Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Mercredi 15 février à 20:30

Sélectionné hors compétition au Festival de Cannes en 2021, le nouveau film des frères Larrieu, Tralala, est projeté en leur présence.

Nous pensions depuis longtemps à une comédie musicale. Kevin Chneiweiss, notre producteur, nous a poussés à creuser ce sillon. La musique a toujours été importante dans nos films. Dans Un homme un vrai (2003), il y avait déjà quelques moments chantés, Philippe Katerine avait composé des chansons pour Mathieu Amalric et Hélène Fillières. On est aussi un peu des musiciens ratés. A 15 ans, on avait un groupe tous les deux. L’ingénieur du son qui travaille avec nous en faisait partie (...).

A partir de cette envie initiale, une conversation avec Philippe Katerine a tout déclenché. Nous avons évoqué avec lui une histoire avec le souhait qu’il soit à la fois acteur principal et compositeur des musiques. Philippe a accepté. Et même, si au bout du compte, il n’a pas pu jouer dans le film, ni en composer toutes les musiques, son «oui» initial nous a orientés vers ce personnage qui va à Lourdes alors qu’il ne connaît pas la ville et qu'il a peut-être cru voir la Vierge.

Jean-Marie et Arnaud Larrieu

La soirée Travelling: The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert de Stephan Elliott

Mercredi 8 février à 21:00

La Cinémathèque suisse collabore avec l’émission Travelling sur RTS La Première depuis maintenant presque dix ans. Fiers de compter sur un partenaire d’exception qui revient chaque semaine sur les coulisses d’un film qui a marqué, de près ou de loin, l’histoire du cinéma, nous sommes heureux de présenter à notre public les «nouvelles» soirées Travelling. Une fois tous les deux mois, nous célébrons avec vous, le temps d’une soirée, un film culte, mythique ou populaire. Le mercredi 8 février, dans le cadre du cycle «POP!», c’est au tour de The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert de Stephan Elliott (1994) d’être à l’honneur sur l’écran de Paderewski, dans une version 35 mm issue de nos collections. Oscarisé pour ses costumes, le film connaît un succès commercial et critique, et sera notamment sélectionné dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes en 1994.

Pour s’imprégner de l’ambiance du film, la Cinémathèque suisse vous invite dès 17h à venir profiter d’un «afterwork queer» en collaboration avec la Brasserie de Montbenon. Un cocktail inédit sera concocté pour l’événement, le «Priscilla», et servi aux spectatrices et spectateurs par plusieurs drag queens de renom, à l’instar de Ludwika de Mittelsbach, Véronica Mercury et Lily Taxiss… Tout un programme à venir apprécier et admirer sur la bande-son géniale de ce film générationnel.

Afterwork queer de 17h à 20h30 au bar le Jean-Seb au Casino de Montbenon.

En collaboration avec la Brasserie de Montbenon.