Avant-première: "Averroès et Rosa Parks" de Nicolas Philibert

Avant-première: "Averroès et Rosa Parks" de Nicolas Philibert

Faisant suite à Sur l'Adamant, Ours d'or au Festival de Berlin en 2023, le nouveau documentaire de Nicolas Philibert, Averroès et Rosa Park, est projeté au Capitole en avant-première et en sa présence. Le cinéaste français propose une immersion dans l’unité psychiatrique d’un hôpital du Val-de-Marne, à la rencontre de ses résidentes et résidents.

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Biographie(s)

Nicolas Philibert

Nicolas Philibert

Né à Nancy en 1951, Nicolas Philibert devient, après une licence en philosophie, assistant-réalisateur, notamment auprès de René Allio et d'Alain Tanner. De 1985 à 1987, il tourne plusieurs films de montagne et d'aventure sportive pour la télévision, puis il se lance dans la réalisation de longs métrages docu- mentaires: La Ville Louvre (1990), Le Pays des sourds (1992), Un animal, des animaux (1995), La Moindre des choses (1996) ou Qui sait? (1998). En 2001, il réalise Être et Avoir sur la vie quotidienne d'une école à classe unique dans un petit village d’Auvergne, qui reçoit le Prix Louis Delluc 2002 et connaît un immense succès. Il réalise ensuite Retour en Normandie (2007), Nénette (2010) et La Maison de la radio (2013). En 2023, premier volet d’une trilogie, Sur l'Adamant remporte l'Ours d'or à la Berlinale.

Evénement(s)

Mercredi 8 mai à 19:00

Une immersion en psychiatrie

Je voulais faire de ce film un champ d’interrogations. Que s’y déploient la parole des patient·e·s, leurs mots, leurs maux, des bribes de leur histoire, de ce qui les tourmente, les assaille, les enferme, les agite ou les terrorise. Cette porosité qui les expose à la violence du monde, qu’ils prennent de plein fouet. La lucidité et l’acuité avec lesquelles ils évoquent leur monde interne. Leur quête de sens, leurs espoirs, leurs potentialités, leur humour parfois.

Si la maladie mentale est une pathologie du lien, filmer des entretiens me semblait un bon moyen de montrer comment les soignant·e·s essaient d’accompagner celles et ceux qui en souffrent et de forger avec eux les appuis qui pourront les aider à se relever, se relancer, renouer un lien avec le monde, si ce n’est avec eux-mêmes, et se réinsérer dans le tissu social (...).

La psychiatrie est une loupe, un miroir grossissant qui en dit beaucoup à la fois sur l’âme humaine et sur l’état d’une société. On y rencontre toutes sortes de gens au parcours cabossé, des fragiles, des sensibles qui avancent dans la vie comme des funambules. En parlant avec eux, il arrive qu’ils nous disent nos quatre vérités, nous poussent dans nos retranchements, nous entraînent dans des contrées où nous n’avions jamais pensé aller. J’ai mis du temps à me l’avouer, mais si ces personnes me touchent autant, c’est parce qu’elles me renvoient à moi-même, à mes propres vulnérabilités.

Nicolas Philibert

En collaboration avec

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